La faune
Sur la côte rocheuse en longeant le sentier du littoral on trouve principalement le Goéland leucophée, appelé en provençal gabian : bec jaune marqué de rouge au bout de la mandibule inférieure, pattes jaunes chez l'adulte. Le goéland passe par plusieurs plumages de l'état juvénile à l'état adulte.
Jeune il est plutôt dans les tons de brun, ce qui lui donne un aspect sale, avec un bec noirâtre et des pattes rosâtres. Adulte, il est d'un blanc immaculé sur le corps, le dessous des ailes, la tête et la queue, gris sur le dessus des ailes aux extrémités noires tachées de blanc. Vous pourrez l’apercevoir au Rocher des Portes sur la côte rocheuse du Cap Camarat.
Le grand Cormoran, entièrement noir, passe l'hiver sur nos rivages. A la bonne saison d'avril à octobre, il part sur les lieux de nidification du littoral breton et des côtes scandinaves. On le rencontre souvent dressé sur ses pattes avec les ailes écartées dans une position qualifiée d’héraldique. Cette position lui permet de se sécher les ailes.
En Méditerranée, il existe plusieurs espèces d'oiseaux proches du Goéland leucophée de la famille des Laridés : le Goéland brun (aux ailes sombres), le Goéland railleur (au bec rouge), la Mouette rieuse (tête marron foncé), la Mouette mélanocéphale (tête noire), la Mouette pygmée (toute petite), la Sterne, aussi appelée hirondelle de mer, la Sterne pierregarin (au bec rouge), la Sterne caujek (au bec noir à pointe jaune), la Sterne naine (petite au bec jaune à pointe noire).
Au printemps, vous découvrirez le merlin bleu appelé aussi Monticole bleu. Cet oiseau très farouche niche sur les rochers qui dominent la maison des douanes, d'où il est observable avec des jumelles. Le mâle, d'une couleur bleu sombre, est visible à la fin de l'hiver car il fait beau, pendant que la femelle couve ses petits, bien à l'abri dans un creux de rocher.
Avec un peu de chance, vous pouvez rencontrer dans les sous-bois des lapins, des renards, des écureuils, des sangliers et la célèbre tortue d’Hermann (espèce protégée). Vous pourrez découvrir cette dernière au Village des Tortues à Gonfaron (40 kilomètres de Ramatuelle) où dans un parc de 2 ha, plus de 2500 tortues vivent en paix.
Pour observer ces espèces et en savoir plus sur la faune et la flore, une Balade Nature Commentée est organisée en saison en compagnie d’un guide naturaliste sur le sentier du littoral. N’hésitez pas à vous renseigner !
Les trésors cachés
Le phare de Camarat
2ème phare de France pour la hauteur de sa source lumineuse au-dessus du niveau de la mer (130 mètres), il doit son nom à un domaine seigneurial du XIV ème siècle. Pour des raisons de sécurité, le phare ne se visite plus.
Classé en 1993 au titre de site naturel, il date de 1838. L’électricité a remplacé le pétrole à partir de 1946. Depuis 1977, il est automatisé et télécontrôlé à partir du phare de l’île de Porquerolles. Son signal lumineux d’une portée de 60 kms rythme les belles nuits d’été de son feu blanc à 4 éclats groupés en 15 secondes.
Au pied de sa tour, par temps de mistral, on bénéficie d’une éblouissante clarté qui permet d’apercevoir la mer à l’infini, la côte varoise et ses caps ; à l’ouest, les Iles d’Or à l’ouest (ou Iles d’Hyères) : Le Levant, Port-Cros, Bagaud, Porquerolles. Pour les marcheurs, sur la gauche du phare emprunter le petit sentier qui rejoint le sentier du littoral juste avant l’île aux Oiseaux ou Rocher des Portes : vers l’est on atteint la plage de Pampelonne en 50 minutes ; vers l’ouest, l’Escalet en 2h20 et le Cap Taillat en 3h.
Le rocher des Portes
A quelques minutes de marche du phare de Camarat, l’île aux oiseaux surgit des flots. Ici la pierre ocre de la terre des Maures se recouvre de blanc, marque territoriale des oiseaux habillés de noir, les cormorans. Parfois l’été, quelques nageurs téméraires tentent bien de l’aborder, mais ils n’y restent guère.
Sur l’île, pas de fonds plats, seulement des dômes rocheux, tours de vigie naturelles des familles volatiles résidentes à demeure l’hiver. Seuls des amateurs d’oursins se risquent au ressac, sous le regard médusé des marcheurs. Découvrir l’île aux oiseaux, c’est être ailleurs, mais c’est ici : l’essence même de Ramatuelle, un moment rare : le bonheur en partage…
La batterie napoléonienne
Sous le cap Camarat, les vestiges en pierre d’une batterie napoléonienne témoignent de la défense des côtes contre les possibles attaques par la mer au moment du blocus de 1804.
A cette date, la France est soumise à un blocus sévère par la coalition des pays européens. Napoléon va organiser la défense pour se protéger des dangers venant de la mer, en installant des batteries tout au long de nos côtes. C’est l’une d’entre elles que l’on peut voir sur le sentier du littoral. Elle était armée de 3 pièces de 18 sur affût. On remarquera la poudrière ; petit bâtiment voûté, protégé du large par des rochers.
Le château Volterra (propriété privée)
Après avoir contourné le cap Camarat, vous serez surpris par la vision soudaine du château Volterra, l’un des plus prestigieux domaines de la Provence Côte d’Azur. Propriété de riches Britanniques construite de 1906 à 1912, il s’appelait alors Château Camarat.
Il fut acheté en 1926 par Simone Volterra (d’où son nom actuel) Elle y organisa de nombreuses réceptions marquées par la présence de Raimu, Colette, Joséphine Baker, Jean Cocteau.
Longtemps exploité en domaine viticole, l’activité a cessé en 2022 suite à la vente du château et de ses vignes à un nouveau propriétaire.
Lou Pous
A l’extrémité droite de la plage de Pampelonne, après le restaurant « Le Migon », sur le sentier du littoral, vous découvrirez un puits (lou pous en provençal) adossé aux rochers.
Lou Pous est une résurgence captée, aménagée et utilisée par les pêcheurs de Ramatuelle pour rafraîchir les bouteilles de vin ou pour faire la vaisselle en été. Cette source a la forme d’un puits d’où son nom.
La roche Escudelier
Au départ du petit port privé de l’Escalet, le sentier du littoral vous conduira au bout de 150 mètres à une roche sculpturale.
Sur cette roche est enchaussée une plaque commémorant les missions des sous-marins et de l’évasion de l’étendard du 2ème régiment de Dragons, pendant la seconde guerre mondiale.
Le cap Taillat
Il suffit de 40 minutes de marche depuis la Plage de l’Escalet pour découvrir la 8ème merveille du monde ! Nos ancêtres ne s’y étaient pas trompés, eux qui 200 ans avant J.C s’y installèrent.
Frontière naturelle entre La Croix-Valmer et Ramatuelle, cet espace remarquable où sont protégées flore et faune, partage l’espace marin en deux baies : la baie de Briande (La Croix Valmer) et la baie de Bonporteau (Ramatuelle). Quel que soit le vent, il vous permet de trouver un lieu abrité. Classé en 1993, ce site d’une beauté indescriptible est devenu propriété du Conservatoire du Littoral.
Plages et criques secrètes
Pampelonne : L’origine du mythe tropézien
Située sur la commune de Ramatuelle, la Plage de Pampelonne, espace de 27 ha, est à l’origine du « mythe tropézien ». Fréquentée par la jet-set, elle est devenue l’une des plus célèbres au monde.
Trois établissements ont principalement forgé cette notoriété :
– « Tahiti Plage » installé en 1946 en utilisant le décor en bambou laissé par les Studios de La Victorine, après le tournage, en 1935, du film « Chant des îles » de Georges Manae.
– Le « Club 55 » (créé en 1955), qui, d’une simple cantine installée pour l’équipe du tournage du film mythique « Et Dieu créa la femme » avec Brigitte Bardot, est devenu un restaurant réputé et un rendez-vous incontournable à Pampelonne.
– « L’Epi Plage », conçu par Jean Castel et Albert Debarge, en 1960, comme un écho balnéaire de l’Epi-Club à Saint-Germain-des-Près, l’établissement fut immédiatement à la une des médias en raison des joyeuses fêtes fréquentées par les personnalités du cinéma, de la mode, de la musique, de la politique.
Ces établissements de plage ont ainsi vu défiler toutes les célébrités du show-biz des années 50 à nos jours. On pourrait citer, dans le désordre, Errol Flynn, Brigitte Bardot, Roger Vadim, Jane Fonda, Michèle Morgan, Gilbert Becaud, Sylvester Stallone, Claudia Schiffer, Elton John, Johnny Hallyday, Paris Hilton, Tony Parker ou Bono mais la liste est infinie…
Le débarquement en provence
Modeste plage de sable qui servait de carrière aux marins pour lester leur bateau jusqu’au début de ce siècle, elle a été le théâtre du débarquement en Provence en Août 1944.
Lors du débarquement des forces alliées le 15 août 1944, ceps de vigne, arbustes, haies de roseaux furent détruits par des bulldozers de manière à aménager dans l’arrière plage (partie Sud) une piste d’atterrissage permettant une liaison avec les bases installées en Corse et en Afrique du Nord.
Lors du débarquement allié du 15 août 1944, c'est le jeune lieutenant André Murphy qui, sous les ordres du Général PATCH, foula le premier avec sa troupe, le sol français. Ce qui valut, en 1948, la Légion d'Honneur à cet héroïque Américain. Le mouvement de Libération débuta donc sur la plage de Pampelonne.
Que faisait-on sur la plage de Pampelonne au XVIIème siècle ?
En janvier 1634, un groupe de personnes se rend à Pampelonne et découvre : « il se trouvait un grand nombre de gens qui travaillaient à amouloner* (en provençal : faire un moulon, c’est-à-dire faire un tas) les algues que la mer avait jetées et vomies tout fraîchement sur son bord.
Tous ceux qui avaient des vignes audit quartier, y allaient ramasser, parce que cela augmentait et bénéficiait en telle façon leurs vignes qu’elles portaient du fruit et du vin en grande abondance en les fumant et les entretenant par moyen de cette algue ».